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La spirale nucléaire ? Le nucléaire - une énergie propre ? Danger pour la santé ? Dûr, dûr le granit ? Stockage : vous avez dit réversible ? Y a-t'il une solution dans la salle ? Et l'eau dans tout ça ? La terre est notre mère ? Et nos emplois à nous ? |
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Le nucléaire - une énergie propre ? Des déchets encombrants L'industrie nucléaire est productrice de déchets. Ils sont classés en trois catégories selon l'intensité des radiations émises et leur durée de vie
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Danger pour la santé ? La santé en danger (Institut Universitaire de Médecine du Travail de Rennes, 1997) La radioactivité se trouve â l'état naturel et artificiel (médicale par exemple) sur la terre. Elle a des effets nocifs sur la population quand :
Par contre, à ce jour, on sait que la radioactivité tue les cellules vivantes en libérant son énergie (une forte exposition peut entraîner un décès en 48 h) et modifie les cellules, provoquant des mutations génétiques. NB : les effets varient selon que la dose nocive a été prise en une fois (radiation aigue) ou plusieurs fois (chronique). L'exposition entraîne :
La surveillance ou l'hospitalisation varie selon de degré d'atteinte, tout comme le pronostic. Il existe des risques encourus par les populations exposées à la radioactivité, soit rapidement, soit pour les générations futures. L'évaluation est difficile à faire, vu le court passé du nucléaire, mais les risques ne sont pas négligeables. A retenir qu'une exposition forte mais de courte durée, tout comme une faible exposition mais sur une longue durée, sont nuisibles à la santé. ![]() |
Dûr, dûr le granit ? La protection du granit ? L'avis d'un carrier Daniel Gicquel, un des dirigeants de la SARL "Les Granits" de Languédias précise : "Le granit est une pierre dure, mais comme toute roche, elle est poreuse. Il est important de souligner que tous les gisements présentent des fracturations. Ceci est le résultat de toutes les forces subies au cours de l'histoire. Cette fracturation comprend des réseaux de cassures verticales, ou obliques d'orientation, de densité et de dimensions variables. Un réseau de joints dits de décompression, horizontaux ou parallèles a l'enveloppe du massif granitique qui créent les "bancs" des carriers. Les cassures verticales peuvent être très serrées, de quelques décimètres ou plusieurs mètres. La longueur de ces cassures va même du mètre au kilomêtre pour les grandes failles. Tous les gisements sont affectés par une altération qui résulte de l'agression permanente depuis des millions d'années, des eaux de surface circulant dans le réseau des fractures. Il est difficile de déterminer l'étendue d'un site car l'épaisseur granitique varie énormément d'un endroit à l'autre. Une dernière chose, la Bretagne est le centre de production de l'industrie granitique le plus important de France et emploie le plus d'ouvriers dans ce domaine. Ce projet de d'enfouissement de déchets nucléaires serait fatal pour notre région aussi bien au niveau environnement qu'économique." ![]() |
Y a-t'il une solution dans la salle ? PAS DE SOLUTION AUX DECHETS NUCLEAIRES (Article de Matthias Urbach, paru en première page de la TAZ (Berlin) du 11.3.2000) Pour la première fois un cercle d'experts du gouvernement fédéral a déclaré officiellement : a ussi bien que soit fait le traitement des déchets nucléaires, tôt ou tard, la radioactivité s'échappera du stockage final. BERLIN taz - L'élimination des déchets nucléaires est bien une "question sans solution". C'est ce qu'a déclaré hier le conseil d'experts de l'environnement du gouvernement fédéral lors de la présentation de son "rapport annuel 2000" à Berlin. C'est la première fois qu'un cercle d'experts du gouvernement a admis, qu'il n'y a pas de solution finale du problème des déchets nucléaires. D'après l'avis des experts il est impossible de maîtriser le problème de la formation des gaz dans les déchets stockés. Les fûts dans lesquels les déchets devront être transférés, ainsi que les déchets radioactifs métalliques, corroderaient avec le temps. Ceci libérera du gaz. Les gaz peuvent aussi se former lors d'une activité microbienne. Comme les déchets nucléaires doivent être stockés pendant des dizaines de milliers d'années, le gaz forcera tôt ou tard chaque barrière. Ainsi des substances radioactives seraient libérées, et atteindraient finalement les nappes phréatiques ou l'air. Même un dépôt salin, comme dans le site de stockage prévu de Gorleben, ou celui existant à Morsleben, ne peut pas garantir une fuite de la radioactivité. Cette formation de gaz nécessite "une toute nouvelle approche de la question de traitement des déchets", déclarait hier le membre du Conseil, Martin Jänicke de l'Université Libre de Berlin. L'élaboration de son avis a été du "travail dûr" pour le Conseil. Le verdict du Conseil de l'Environnement a été précédé d'une série d'auditions de tous les experts importants, adversaires nucléaires comme pro-nucléaires. Il est donc devenu clair pour le Conseil de l'Environnement que les "recherches, qui doivent constituer une base pour un stockage final efficace, ne sont en fait jamais arrivées à une preuve scientifique irrévocable d'un stockage final absolument sûr". Ceci se trouve écrit dans le rapport annuel que le Conseil de l'Environnement a rendu hier au Ministre de l'Environnement Jürgen Trittin. "Nous devrions abandonner l'idée", disait le Secrétaire Général du Conseil de l'Environnement, Hubert Wiggering, "que la radioactivité que nous stockons est cachée une fois pour toutes." Six des sept membres du Conseil avaient été nommés par le gouvernement Kohl. Avant cette analyse de la question de l'élimination des déchets une position sceptique prévalait dans le Conseil. La plus récente audition, au mois de décembre dernier, a finalement apporté le changement. Trop de questions étaient restées sans réponse claire de la part des spécialistes du traitement des déchets invités, qui pourtant s'occupaient déjà du problème, pour certains depuis de nombreuses années. Ce fut une grande surprise pour le Conseil de l'Environnement. "Même les critiques de l'énergie nucléaire sont bien loin de se douter", disait hier Martin Jänicke, membre du Conseil de l'Environnement, "quels problèmes nous attendent". ![]() |
Et l'eau dans tout ça ? Faut-il repenser le stockage du plutonium ? L impossible réaction (Article de Didier Dubrana, paru dans Science et Vie n° 990 de mars 2000) Des chercheurs américains viennent d’obtenir une réaction chimique que l’on croyait impossible. Une découverte qui pourrait remettre en question la stratégie de stockage des déchets radioactifs. PuO2. Un atome de plutonium pour deux atomes d’oxygène. Pour les radiochimistes du monde entier, la formule du bi-oxyde de plutonium est parfaite pour manipuler le dangereux plutonium, découvert en 1940 par les chimistes américains partis sur le chemin de la bombe atomique on la retrouve pour le recyclage des combustibles nucléaires, la confection des ogives militaires ou le stockage des déchets radioactifs. Cette poudre jaune-vert est en effet considérée comme inoxydable. "Jusqu’à aujourd’hui, aucun oxyde de plutonium dont la proportion d’oxygène par rapport au plutonium est supérieure à deux n’avait pu être préparé", souligne Charles Madic, directeur de recherche à la direction du cycle du combustible du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). Longtemps, le trioxyde de plutonium (Pu03) fut recherché, mais personne ne réussit jamais à en fabriquer. John Haschke et deux collègues du laboratoire national de Los Alamos (Nouveau-Mexique), aux Etats-Unis, viennent pourtant de montrer dans un récent numéro de Science (n° 5451) que le bioxyde de plutonium peut en fait réagir avec l’eau à une température de 25 à 350°C. pour former un composé stable plus oxydé : la proportion entre l’oxygène et plutonium peut aller jusqu’à 2,27. De plus, cette réaction dégage de l’hydrogène, un gaz très explosif. Pour Charles Madic, "c’est un vrai coup de tonnerre dans le monde du nucléaire". Cette réaction entre l’eau et le bioxyde de plutonium est en effet problématique : "L’eau est le principal vecteur potentiel de dissémination radioactive lors de l’enfoujssement des dechets en profondeur" explique le chimiste français. "Le danger serait que les traces de bioxyde de plutonium présente dans les déchets à enfouir réagissent avec l’eau pour former cet oxyde supérieur. Une petite fraction du nouvel oxyde pourrait alors peut-être se dissoudre dans l’eau et se disséminer lentement aux alentours". Cette réaction insoupçonnée pourrait expliquer l’étrange observation faite l’année dernière par le laboratoire de Lawrence Livermore (Californie) au voisinage d’une caverne du Nevada où, il y a plus de trente ans, furent effectués des tests d’explosiom nucléaires par les Etats-Unis. Sous le choc des explosions, le plutonium s’était alors vitrifié sur les murs de la caverne, sous forme de bioxyde. Or, les chercheurs ont repéré des traces de plutonium jusqu’à 1,3 km de la caverne. Dans un article paru dans le journal Nature (n° 6714), ils suspectaient l’eau souterraine d’être responsable de cette migration. En France, le bioxyde de plutonium est stocké en surface, dans des boîtes étanches, pour être ensuite réutilisé soit dans des centrales ordinaires, sous forme de combustible MOX (Mixed OXyde), soit dans des surgénérateurs qui brûlent directement ce plutonium. Dès la lecture de l’article, Henri Métivier, directeur de recherche à l’Institut de protection et de sûreté nucléaire, a prévenu ses collègues des nouvelles mesures de Sécurité à appliquer : "il faut maintenant s’assurer que les locaux de stockage du bioxyde de plutonium sont parfaitement secs, sans aucune vapeur d’eau." H. P. ![]() |
Stockage : vous avez dit réversible ? "Limiter et retarder le transfert de la radioactivité issue des déchets dès lors qu'il y a relâchement et ce, afin de réduire au minimum les flux d'activité arrivant jusqu'à l'homme, en tirant parti autant que possible de la décroissance radioactive..." (Extrait Bilan Travaux 1994 de l'Andra - Objectifs des études) "Il est impossible de prouver qu'un confinement restera efficace jusqu'à la décroissance totale de la radioactivité des déchets... le but d'un stockage est de retarder au maximum son retour à la surface." (Rapport BATAILLE page 73) "Si on conservait un acces vers les colis, cela nuirait à la sûreté et à l'étanchéité du site." (Extrait du journal GEO, déclaration du directeur de l'ANDRA) "Le stockage sera réversible pendant la durée de remplissage du site." (Déclaration de Mrs Régent et Courtois du CEA à l'ILCI de Bar-le-Duc) La réversibilité est complexe pour des stockages profonds, ... elle est très difficile, voire improbable à long terme." (Comité interminestériel du 9 décembre 1998) ![]() |
La terre est notre mère ? Un environnement menacé
Biosphère : Partie de la sphère terrestre où se rencontrent les organismes vivants (syn. écosphère). La biosphère comprend la partie inférieure de l'atmosphère, l'hydrosphère et une partie de la lithosphère, jusqu'â une profondeur atteignant environ 2 km en quelques points, où l'on rencontre encore certaines bactéries associées à des gisements pétrolifères. La biosphère est en relation avec les autres parties de la sphère terrestre par l'intermédiaire des cycles biosphériques, qui permettent aux éléments chimiques d'être incorporés aux organismes vivants, de passer de l'un â l'autre et d'être éliminés de la biosphère sous forme de produits du métabolisme ou de résidus de la minéralisation. La genèse de la biosphère se confond avec l'origine de la vie et de ce fait, est soumise aux même hypothèses. (Grand Larousse Universel) ![]() |
Et nos emplois à nous ? Une économie foudroyée La menace d'un enfouissement de déchets radioactifs plane donc sur le pays de Dinan. L'annonce d'un inoffensif laboratoire de recherche est un leurre. Sa seule vocation est de vérifier la possibilité de creuser un puits d'accès d'une profondeur suffisante pour stocker les déchets. Ce danger qui nous guette risque d'amplifier la baisse de population de la zone d'emploi de Dinan, 1 014 habitants perdus au recensement de 1999, et de ternir notre image de marque. Pendant des décennies les Bretons se sont battus pour donner une image dynamique de leur région. Ils ont réussi à gagner ce pari. Par exemple, le label produit en Bretagne est devenu une référence positive. C'est l'inverse qui se produirait si notre région devait être identifiée à une poubelle nucléaire.
Ce projet de laboratoire, s'il devait se réaliser, sonnerait le glas de notre économie et de notre pays. ![]() |